La recherche pour un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle est une des motivations régulières pour entreprendre un coaching, que l’on travaille « au bureau » ou depuis chez soi. Comment faire pour que le travail ne déborde pas à la maison, lorsque ce débordement a un impact négatif sur soi et les autres ?
Et d’ailleurs, qu’observe-t-on dans le cadre d’un déséquilibre ?
• « Ramener du travail à la maison », pour pouvoir finir certaines tâches sur des temps prévus initialement pour la vie personnelle
• Ne pas se sentir disponible psychiquement à la vie de famille parce que le travail envahit les pensées
• Sentiment d’être dépassé et de ne plus rien réussir, entraînant une chute de l’estime de soi
• Mauvaise gestion des émotions, mauvaise humeur
• Incapacité à écouter les autres, et à s’écouter soi…
• Ne plus se reconnaître, ne plus savoir ce qui est bon pour soi…
• Insomnies, stress permanent…
Et en écho à ces formes diverses, plusieurs raisons possibles à cet envahissement de la vie privée par le travail :
• Une surcharge évidente et identifiée de travail
• Des relations de travail compliquées
• Conflits, situations de stress répétées
• Perte de motivation et de sens au travail que l’on fait
• Et bien d’autres…
Mais revenons un instant sur le lien entre vie professionnelle et vie personnelle.
Vie privée et travail : des inséparables ?
Tour d’abord, lorsque nous travaillons, nous faisons plus que des actes, des tâches, nous allons au-delà de la simple application de nos compétences. Pour bien faire notre travail, nous devons nous y engager avec notre personnalité, et donc notre histoire de vie, ce qui fait de nous des êtres singuliers. Car ce qui nous rend performant, c’est bien notre interprétation personnelle de ce qui nous est demandé dans notre travail, et pas seulement l’effectuation de tâches. En somme, c’est tout notre être qui est engagé dans le travail : intelligence pratique (compétences, savoir-faire), intelligence corporelle (sensibilité, action) et intelligence sensible (ressenti, communication, empathie, intuition). L’implication de soi dans son travail est donc tout à fait normale.
Également, le travail se passe rarement comme prévu, et la source essentielle de notre performance vient de notre capacité à réfléchir et nous adapter. Répondre uniquement à la demande du travail prescrit (fiche de poste) ne permet donc pas de répondre aux aléas et imprévus du travail. Pour faire du bon travail, nous devons mobiliser notre intelligence personnelle, nous devons réfléchir et penser à des solutions pour répondre aux exigences du travail dit « réel ». De part ce travail « intérieur », ou travail « psychique » que nos métiers imposent, il est tout à fait logique que le travail déborde à la maison. Car travailler se poursuit au-delà du temps de travail en lui-même. Le travail, nous y pensons, nous en rêvons, et c’est tout à fait normal. Alors, comment faire pour préserver un certain niveau de qualité de vie sans que le travail ne « s’invite » tout le temps à la maison ?…
Les ressources pour aménager une « relation » plus souple entre vie personnelle et vie professionnelle
Les ressources liées à vos pensées :
• On ne peut guérir de quelque chose dont nous n’avons pas conscience. La première étape consiste donc à reconnaître que le travail a un impact négatif sur notre vie personnelle
• C’est ensuite faire appel à soi-même (dialogue intérieur) ou à notre entourage (amis, famille) pour se dire ou parler de ce qui fait débordement. Conscientiser, parler, échanger, c’est commencer à ouvrir un chemin vers des solutions possibles.
• C’est aussi se rappeler en permanence : qui suis-je dans cet espace-là (vie perso, travail) de ma vie ? Qui ai-je envie d’être ? Qu’est ce que j’attends de moi en fonction de là où je suis ?
• Réussir à mieux gérer ses émotions et les processus de pensée qui y sont liés (ce sera d’ailleurs l’occasion d’un prochain article sur la capacité à faire le « choix » de ses émotions)
Les ressources liées à l’action :
• Se positionner de façon nouvelle et alignée dans ses relations de coopération professionnelles
• Déléguer des tâches, faciliter le travail en collaboration pour travailler moins seul, et être davantage porté par la coresponsabilité
• Se faire accompagner en coaching pour identifier de nouvelles ressources nécessaires à l’équilibre recherché
• Faire du temps séparant le travail de la maison un « sas » de décompression dont chacun pourra se saisir à sa façon (musique, respiration, sport)
Les ressources liées à l’organisation du travail :
• Bénéficier de temps de réunion et d’échange nombreux, où peuvent être parlés et débattus les enjeux du travail et du stress qui en découle
• Organiser des temps spécifiques de reprise en groupe des difficultés que l’équipe rencontre
• Faciliter les temps d’échange en fin de journée, pour pouvoir déposer dans l’espace collectif ce qui stress, avant de passer à la vie perso…
Conclusion
Ce sont là des pistes de réflexion qui je l’espère vous seront utiles. Sachant que nous sommes des êtres uniques et indissociés, nous ne pouvons réaliser notre travail qu’avec « qui nous sommes ». Il est donc naturel de penser au travail sur son temps de vie personnelle. Le plus important est que cela reste vivant, léger et non envahissant.
« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris », Oscar Wilde