Dans l’enfance, nous grandissons dans un référentiel que nous n’avons pas choisi, celui de nos parents, pétri par les valeurs et principes qui ont du sens pour eux. L’adolescence est une première remise en cause de ce référentiel extérieur, dans l’objectif de construire un référentiel intérieur propre. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on parle de « crise d’adolescence », car ce questionnement est profond pour celui ou celle qui le traverse, tellement il renvoie à des notions fondamentales : qui suis-je ? Avec quelles valeurs ai-je été élevé.e ? Est-ce que je donne du sens à ces valeurs ? Comment puis-je m’en différencier pour identifier le « plus important pour moi », l’essentiel, qui va me guider vers mon « essence », l’être que je suis en profondeur ? Alors, rassurons-nous l’espace d’un instant. En Chine, d’après ce que j’ai cru comprendre, le mot crise est écrit avec l’association de deux idéogrammes : l’un voulant dire catastrophe, l’autre voulant dire chance. Alors, entrons ensemble dans cette chance de découvrir qui nous sommes…
COMMENT ?
Se recentrer, c’est sortir de la référence exclusive à un référentiel extérieur (ce que pensent les autres), pour entrer dans la rencontre avec soi et construire son référentiel intérieur : mes valeurs, ce qui a du sens pour moi. Dans la vie quotidienne, cela impose une conscience ouverte et attentive à « qui veut quoi en moi ». Suis-je guidé par des automatismes, des conditionnements, ce que j’ai appris sans pouvoir le critiquer ? Ou suis-je inspiré par mon cœur, mes émotions, ma sensibilité, ma pensée construite par discernement ? Pour travailler cette « conscience ouverte » à soi-même dans l’interaction perpétuelle avec notre environnement, le non-soi, vous pouvez vous demander autant que possible : « ici et maintenant, en moi, qui décide quoi, qui désire quoi, qui veut quoi, qu’est ce qui m’anime, quel est mon moteur ? ».
POURQUOI ?
Quels bénéfices peut-on attendre de ce mouvement répété de se recentrer, revenir à soi ? Cela fait-il de nous de profonds égoïstes imbuvables ? Finalement, c’est plutôt l’inverse qui se passe… En ayant le réflexe de me recentrer, j’apprends à identifier quelles sont mes valeurs, et donc quelles sont mes motivations profondes. J’apprends ce qui a du sens et fait sens pour moi. J’apprends à rencontrer, écouter et faire confiance à « ce qui me guide intérieurement ». A partir de là, une certaine sérénité s’installe, une confiance en soi, que l’environnement extérieur soit chaotique ou non. Notre référentiel intérieur se clarifie et en écho ce sont les relations avec les autres qui se clarifient. Au travail, cela génère une meilleure capacité d’écoute des autres, une authenticité dans les relations, car nous nous sentons moins « menacé » par l’extérieur. Avec cette clarté vient la simplicité dans la relation, le « oser être soi » qui invite l’autre à cette même dynamique. Les coopérations sont plus fluides et créatives et les énergies collectives s’associent pour faire vivre une vision puissante et fédératrice au service des résultats futurs.
« Il n’y a rien de plus beau que la lumière de la connaissance de soi », Robert Fisher